SERIE - PORTRAIT - LA BOUTIQUE - CONTACT
Série réalisée dans le cadre de la résidence artistique du Tremplin jeunes talents pour le festival Planches Contact. Cette série a reçu en 2020 le Grand Prix du Jury et le Prix du Public, sous la présidence du Jury de Sarah Moon et la direction de Laura Serani.
Voyager dans ses émotions au lieu de les fuir. En faire le tour, dessiner leur contour. Surmonter ses doutes. Puis douter encore. Ne plus douter que ça durera toujours. Vivre sous le même toit, partager et se demander si "Faire du réseau" c'est ça. Se dire que c'est balo d'être si grande sans jamais se sentir à la hauteur. Manquer de codes, de formations, de références et malgré tout être là. Décider que le résultat exposé sera finalement le chemin emprunté. Ce sentiment de vivre quelque chose de marquant. Mettre des mots sur ce qui ne se dit pas trop. Se trouver exactement à la bonne place. Voir son projet évoluer et soi avec. L'égo qui trinque, l'égo qui danse. La plus vieille des jeunes talents. Au sens figuré, se déshabiller. Les rencontres qui touchent. Les idées qui naissent. Revenir à l'essentiel. Photographier. Ecrire.
A chaque jour suffit sa brume
Au commencement,
je m’attendais déjà à voir la fin.
C’est de jour en jour que le brouillard s’est levé.
De mousse et de coton
Ici comme partout, cette fois comme toutes les autres, les habitudes naissent aussi vite que le jour se lève. Je plonge et replonge dans le coton du lit. Il faudra pourtant que je le laisse. Risquer de vivre et de photographier.
Le grand bain
J’ai monté les marches du plus haut des plongeoirs. Pour voir. Sans réaliser tout à fait, qu’une fois en haut, il faudrait bien sauter. Sans bouée ni maillot, mais avec ce qu’il faut, de folie, de fierté.
Être à la hauteur
Quelle taille faut-il faire pour se sentir à la hauteur ? Et par rapport à qui ? Aux autres ? Quels autres ? Absolument tous ? Ça donne le vertige. Et s’il s’agissait plutôt d’une question de place. D’être à sa juste place. Celle qui donne envie de se lever le matin. Celle d’où je vois des châteaux d’ombres sur le sable et des immeubles souterrains.
Rose Caméléon
J’ai cette drôle de sensation,
de devoir m’adapter autant que sortir du lot.
Être une sorte de caméléon rose fluo.
Asphyxie et autres facéties de l’esprit
Je prends le temps d’imaginer ce qui pourrait bien arriver
mais qui ne risque pas de se produire
puisqu’à force de songer au pire,
je repousse sans cesse
le moment
d’agir.
Se mettre à nu
Etre vu ou l’art de décider
ce que l’on veut bien montrer
quand le peignoir est à ses pieds.
De curieuses craintes
Je suis allée sur la plage ramasser toutes mes craintes. Je les ai dressées en un effroyable tapis de fakir que je pensais infranchissable, sans mal faire, ni me faire mal. Ça m'arrive parfois d’ériger une montagne d’un tas de rien. Mon impitoyable tapis de fakir friable avait la taille d’un tapis de bain.
Et puis le doute
Surmonter ses doutes.
Puis douter encore.
Ne plus douter que ça durera toujours.
Vaguement émotive
C’est étourdissant de penser que chaque moment ne se rejoue jamais à l’identique. Aussitôt vécu, aussitôt parti, pas vraiment perdu, déjà renouvelé. Comme le ciel. Une expérience est vécue que, déjà elle appartient au passé. J’ai bien peur que les souvenirs ne soient que des fantômes. Mais, des fantômes qui font sourire, ça ne me dérange pas d’en croiser. Rien ne dure, pas même la mélancolie.
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Nadine Jestin . Entreprise individuelle . SIRET : 53452113300056
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